Le travail du chanvre : la teilleuse

La « teilleuse » servait à « teiller », c'est-à-dire à battre ou broyer la tige d'une plante (lin ou chanvre) pour en briser l’écorce et séparer les fibres textiles. Cette opération appelée « teillage » ou « broyage » faisait suite au rouissage.

Le chanvre était particulièrement cultivé à l’époque. Le fil obtenu servait à faire une toile épaisse, grisâtre et rugueuse mais très solide. On en faisait des draps, des torchons, mais aussi des vêtements comme des chemises.


Les étapes du travail du chanvre

Le rouissage consiste tout d’abord à faire macérer le chanvre dans l’eau pendant plusieurs jours. Cette opération était réalisée dans les nombreux cours d’eau de la région. On la réalisait dans l’eau courante car cela polluait fortement l’eau. Le rouissage permet de dissoudre la gomme qui soude les fibres de la plante. Dès que les fibres se détachent sur toute la longueur, la plante est sortie de l’eau pour être séchée.  On peut ensuite passer à la préparation de la filasse.

Le teillage est donc la deuxième étape. La teilleuse est une sorte de grande mâchoire en bois, parfois en métal qui se referme sur les tiges. Toutes les parties non fibreuses de la tige sont broyées.

La filasse qu’on obtient est ensuite cardée ce qui permet d’éliminer toutes les parties broyées au cours de l’étape précédente.  Le cardage, comme pour la laine, est réalisé avec de gros peignes (dits aussi « pointes à chanvre ») posés à plat dans lesquels on passe les fibres pour les débarrasser des dernières impuretés. On ne conserve alors que la fibre sous forme de filasse. Cette opération nécessite un véritable tour de main pour extraire la fillasse des pointes métalliques de l’outil.

Les fibres sont ensuite peignées et démêlées afin de les rendre bien parallèles pour le filage. Pour cette opération, on utilisait des cardes à main. Avec l'essor de la mécanisation au XIXe siècle, les cardeuses mécaniques (à balancier) puis les cardeuses à tambour ont remplacé l'outillage manuel. Ces machines étiraient les fibres, par un mouvement mécanique latéral.